Chaleur : Les études de faisabilité, un nouveau service du SDES

La copropriété de La Madeleine, à Moûtiers, s’engage dans un projet de transition énergétique ambitieux avec la rénovation de sa chaufferie fioul au profit d’un système de pompe à chaleur géothermique. Alimentée par un doublet de forage (captage et rejet), cette installation vise à mobiliser le potentiel de la nappe d’accompagnement de l’Isère, identifié à l’issue d’une étude de préfaisabilité conduite par un bureau d’études qualifié. 

La puissance nécessaire à couvrir les besoins en chauffage est estimée à 138 kW, pour un débit d’exploitation de 35 m³/h et un volume annuel prélevé de l’ordre de 80 000 m³. Le foncier restreint du site ne permettant pas de recourir à la géothermie sur sondes verticales, la solution sur nappe s’est imposée comme l’unique voie possible. 

Cependant, ce choix nécessite des vérifications techniques approfondies : le projet est localisé en zone orange de la GMI et des incertitudes subsistent quant à la réinjection des eaux dans la nappe, notamment en raison du risque de remontée de nappe en période de hautes eaux, comme cela avait été observé dans les années 1980. Des travaux de reconnaissance seront donc réalisés pour valider la faisabilité de la solution technique (épaisseur des alluvions, nature des sols, zone non saturée, etc.) et tester les conditions de réinjection. 

Le coût de cette opération de reconnaissance s’élève à 45 000 €, avec un accompagnement à hauteur de 70 % dans le cadre du Contrat Chaleur Renouvelable porté par le SDES. 

En rouge : Pomblière avec l’usine MSSA
En jaune : Moûtiers
En bleu : Salins-les-Thermes

La communauté de communes Cœur de Tarentaise initie une étude de faisabilité ambitieuse pour la création d’un réseau de chaleur couvrant les communes de Pomblière Saint Marcel, Moûtiers et Salins-Fontaine. L’objectif est de valoriser la chaleur fatale de l’usine MSSA située à Pomblière, dont le potentiel identifié dès 2021 atteint 3,1 MW, soit environ 13,7 GWh/an, avec une température de sortie d’eau à 25 °C.

Cette étude s’inscrit dans une dynamique territoriale déjà amorcée : en 2023, la commune de Pomblière avait identifié un besoin local de 1,6 MW pour 2,9 GWh/an, tandis que Moûtiers avait conduit dès 2010 une étude de faisabilité pour un réseau bois, révélant un besoin de 6 MW pour 9 GWh/an. La proximité géographique entre Pomblière et Moûtiers (2,4 km) renforce la pertinence d’un maillage intercommunal, optimisant les ressources disponibles et le potentiel de desserte.

D’un montant de 25 000 €, l’étude bénéficie d’un accompagnement à 70 % au titre du CCR sur SDES. Elle explorera l’ensemble des dimensions nécessaires à la mise en œuvre du réseau : aspects techniques, économiques et juridiques, en intégrant l’éventuelle contribution d’autres énergies renouvelables, comme la géothermie sur nappe à Moûtiers.

Ce projet se distingue également par sa gouvernance partenariale exemplaire : la communauté de communes pilote directement l’opération, avec l’appui technique de l’Assemblée du Pays Tarentaise Vanoise (APTV) et l’accompagnement du SDES, qui met à disposition son marché d’études pour faciliter la mise en œuvre sans recours à une procédure de consultation supplémentaire. Cette collaboration illustre la capacité du territoire à fédérer ses forces pour faire émerger des projets structurants à l’échelle locale et intercommunale.