85 % du territoire hexagonal subit aujourd’hui des pressions dues à la pollution lumineuse (Observatoire national de la biodiversité), et la lumière émise, depuis les années 1990 a augmenté de 94 % (ANPCEN).
La Savoie est un département plutôt préservé avec de nombreuses réserves naturelles, des massifs montagneux, les collectivités mènent des actions de rénovation de leur parc d’éclairage public et pratique l’extinction nocturne. Autant de raisons qui nous laisse penser que nous vivons dans un environnement protégé. Mais qu’en est-il vraiment ?
Dans le cadre du programme Lum’ACTEE*, dont le SDES est bénéficiaire, le bureau d’étude Darkskylab a été mandaté pour travailler sur les nuisances lumineuses en Savoie. D’abord en les identifiant puis en les retranscrivant sur des cartes géographiques du parc d’éclairage public des collectivités membres.
Nous vous proposons donc de plonger au cœur de l’éclairage public pour comprendre l’impact de notre fonctionnement sur l’environnement et l’importance des actions portées par vos collectivités.
*Lum’ACTEE est un sous-programme ACTEE (Action des Collectivités Territoriales pour l’Efficacité nergétique) financé par le dispositif CEE et porté par la FNCCR à l’échelle nationale. Le sous-programme agit principalement en faveur de la transition énergétique en termes d’éclairage public.
Des impacts lumineux visibles même en cœur de nuit
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Au cours de cette étude, nous nous sommes intéressés à la pollution lumineuse au cœur de la nuit.
La cartographie ci-jointe permet d’emblée un constat quelque peu préoccupant : même au milieu des montagnes et des parc nationaux protégés en Savoie, même en pleine nuit la pollution lumineuse est présente.
Si les niveaux de pollution sont de plus en plus acceptables, il n’en reste pas moins que celle-ci à un impact sur la faune et la flore de nos zones naturelles, au sommet de nos massifs comme au cœur de nos plaines.
L’étude montre cependant de belles avancées avec un recul des niveaux de pollution lumineuse entre 2014 et 2023. Les actions menées par les collectivités au fil des années comme la rénovation de leur parc d’éclairage public (avec des mats mieux placés, des puissances et des radiances d’éclairage plus adaptées) mais également l’extinction de l’éclairage public la nuit ont un réel impact sur la pollution lumineuse de notre département. Les efforts doivent donc être poursuivis partout sur notre territoire pour réduire encore cet impact lumineux.
La réglementation contraint également de plus en plus les acteurs privés permettant d’agir davantage sur ce sujet.
Depuis 2017, le SDES a déjà accompagné 144 * collectivités dans la rénovation de leur patrimoine d’éclairage public avec une participation financière de plus de 3 millions * €. 29 communes, sur les 273 communes du département, n’ont pas encore réalisé de diagnostic de leur parc d’éclairage public. C’est une démarche importante pour réduire l’impact de l’éclairage public sur l’environnement, mais également sur vos budgets.
*Chiffres du SDES au 6 mai 2025
L’extinction nocturne : qui éteint vraiment la lumière ?
Crise sanitaire, couvre-feu et augmentation du prix de l’énergie ont permis de démocratiser cette pratique qui est de plus en plus répandue.
La carte ci-jointe montre les secteurs où l’extinction en milieu de nuit est probable (après comparaison des données récoltées au fil des années). Pour produire cette analyse, le bureau d’étude s’appuie sur des données topographiques, d’urbanisation… Nous pouvons constater que l’extinction en milieu de nuit est massivement mise en place y compris en zone urbaine ! Au fil des années de plus en plus de communes ont adopté cette pratique.
Les CEP du SDES vous accompagnent dans vos démarches d’extinction nocturne, l’installation de matériel dédié comme les horloges astronomiques et apportent également des conseils juridiques sur la responsabilité du Maire.
Usuellement, l’extinction en milieux de nuit se fait entre minuit et 5 h du matin. Beaucoup éteignent maintenant à partir de 23 h.
Attention, cette carte n’est qu’une évaluation et non un recensement exhaustif des pratiques.
Et qu’en est-il des extrémités de nuit ?
Si en cœur de nuit l’éclairage public est souvent éteint qu’en est-il quand les réverbères se rallument ? Et quel impact cela peut avoir sur la pollution lumineuse ?
En comparant les cartographies d’une même année, ici 2023, entre le cœur de nuit et l’extrémité de nuit, nous pouvons constater que la pollution lumineuse est, en effet, plus forte en début et en fin de nuit.
Cela renforce à nouveau les bienfaits constatés d’une extinction nocturne de l’éclairage public. Même si l’éclairage peut être jugé nécessaire pour le confort visuel et le sentiment de sécurité des riverains, l’extinction reste une solution intéressante pour les collectivités d’un point de vue économique et environnementale.
Le début de soirée et le matin, les collectivités peuvent difficilement faire le choix de l’extinction au vu de l’activité humaine durant cette plage horaire. Cependant, d’autres actions peuvent être menées notamment en choisissant un matériel adapté. La température de couleur de la lumière projetée, l’emplacement, la puissance d’éclairage, la réfléxion de la lumière, sont autant de caractéristiques qui peuvent être adaptés de façon à réduire au maximum la pollution lumineuse de votre parc d’éclairage public. Le conseiller en énergie en charge de votre commune peut vous accompagner dans la mise en œuvre de ces actions.